Les 5 conditions de réussite de l’intraprenariat
La notion d’intrapreneur se fait de plus en plus présente sur le marché. Mais quels sont les objectifs d’une telle organisation de travail et quelles en sont les conditions de réussite ?
Pourquoi les entreprises ont recourt aux intrapreneurs ?
La notion d’intraprenariat existe depuis bien longtemps. Mais aujourd’hui, elle s’avère particulièrement pertinente. En effet, plus une entreprise s’appuie sur une organisation complexe, plus elle s’éloigne de l’innovation, l’agilité et la prise de risque. Le contexte actuel de transformation permanente exige pour les entreprises la capacité à s’adapter et même innover afin de répondre à un enjeu concurrentiel. L’intraprenariat permet de laisser davantage place à la prise d’initiative, la prise de risque, la créativité et donc de booster l’innovation. L’intraprenariat apparaît donc comme un efficace levier de transformation des entreprises. L’expression des compétences intrapreneuriales constitue également un réel vecteur d’épanouissement des collaborateurs qui souhaitent être acteur de leur carrière, responsabilisé, challengé, reconnu et en quête de sens. L’intraprenariat peut permettre de dépasser les limites tant de l’entreprise que de l’intrapreneur.
Les 5 conditions de réussite :
– Skills (Compétences)
L’intraprenariat est un vrai challenge et un objectif aussi ambitieux que l’entreprenariat. Il s’agit d’être patron d’affaires dans une structure existante. Plusieurs compétences sont indispensables à l’intrapreneur pour performer :
- Adaptation et la flexibilité
- Endurance, énergie et persévérance
- Proactivité et vision stratégique
- Prise de décision
- Envie de se dépasser et d’évoluer au-delà de ses capacités actuelles
L’intrapreneur est amené à prendre en charge toutes les tâches nécessaires au succès en allant au-delà d’une fiche de poste classique. Il adhère à un projet d’entreprise qui lui permettra de se réaliser.
– Goal (Stratégie)
Le rôle premier de de la direction est de communiquer autour de la vision, la stratégie de l’entreprise et ses valeurs fondamentales. Il s’agit de fixer le cadre global afin d’assurer la cohérence interne. Décliner cette vision en objectifs plus précis peut être une construction de la direction avec l’intrapreneur. L’engagement, l’adhésion et l’identification de l’intrapreneur aux missions et au positionnement stratégique de l’entreprise sont indispensables pour sa réussite.
– Empowerment (Responsabilisation)
Il est entendu que la direction garde toujours un rôle de contrôle et de validation même dans une organisation basée sur l’intraprenariat. La direction agit comme un garde-fou, évite la déperdition de ressources et intègre l’ensemble des activités pour assurer la cohérence globale. Néanmoins, une des conditions de réussite de l’intrapreneur est que la direction délègue réellement une partie de son pouvoir et responsabilise ses intrapreneurs. Elle doit être flexible et ouverte à la négociation. Les activités sont décentralisées, les collaborateurs sont polyvalents, l’organisation est flexible. L’intrapreneur porte un objectif, est challengé et bénéficie d’une zone de liberté. Une direction trop présente et contraignante annulerait le principe-même de l’intraprenariat. Cela parait évident mais il n’est pas toujours facile de trouver la frontière entre contrôle et ingérence.
– Incentives (Récompenses)
Le système de rémunération d’un intrapreneur implique nécessairement un revenu mixte : une partie fixe et une partie variable. Encore plus que dans d’autres fonctions, l’intrapreneur est évalué sur ses résultats. L’évaluation se fait donc a posteriori, après une période convenue. Il est indispensable que sa rémunération soit fonction de sa performance et donc de ses résultats. A l’instar d’un entrepreneur qui s’octroie un salaire fonction de ses bénéfices, un intrapreneur est lié à l’atteinte d’objectifs financiers. Le système de récompense comprend les éléments de rémunération mais pas seulement. La direction doit être prête à renouveler sa confiance à un intrapreneur performant en lui proposant davantage d’autonomie et de liberté, un plus grand périmètre, une promotion, voire des actions dans le capital de l’entreprise.
– Inducement (Encouragement)
Le succès d’un intrapreneur dépend de son engagement mais aussi celui de la direction. Le contexte de l’entreprise doit être favorable à la prise d’initiative. Il est entendu que la direction doit créer et maintenir un climat incitatif et propice à l’initiative intrapreneuriale. L’autonomie, la liberté, la responsabilisation, le système de récompense représentent des marques de confiance qui traduisent l’encouragement de la direction. La gestion de l’échec et le droit à l’erreur, sans être trop permissif, sont aussi des signes forts du soutien de la direction. Enfin, la capacité de la direction à soutenir les activités intrapreneuriales en apportant les outils, les moyens et les ressources nécessaires sont aussi significatifs de l’engagement de la direction.
L’intraprenariat revêt différentes formes. L’organisation et les contours des responsabilités de chacun sont fonction du contexte, du secteur d’activité, de la culture et des objectifs stratégiques de l’entreprise. Les capacités, la maturité et les inspirations de l’intrapreneur sont aussi clés dans la définition des méthodes de gestion et d’organisation. Plus que d’un recrutement, il s’agit d’une rencontre. Chacun doit définir en amont ses zones de négociation et ses attendus. Fort de son expertise HR mobilities accompagne les cadres et les entreprises du secteur numérique dans cette recherche d’adéquation.
Références bibliographie
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