Le top 3 des biais qui pourraient nuire à votre bon jugement au travail !
Bien qu’il soit maintenant pratique courante de parler des impacts des biais cognitifs au travail, ceux-ci n’en demeurent pas moins un sujet presque tabou ! En toute honnêteté, qui peut se vanter de pouvoir aborder des sujets tels que la discrimination raciale ou l’équité/parité homme femme sans soulever les passions populaires ?
Biais cogni…quoi ?
Rassurez-vous, les biais cognitifs sont des phénomènes cognitifs tout à fait normaux ! Il s’agit en fait de raccourcis empruntés par notre cerveau afin de prendre des décisions plus rapidement. Tellement rapidement que le processus de décision échappe même à notre conscience et c’est là que ça se complique !
Sans même le savoir, vous jugez une situation ou une personne en vous basant sur l’information dont votre cerveau dispose à un moment X. Évidemment tous les biais ne sont pas négatifs. Certains pourraient bien vous sauver la vie. Imaginez que votre entreprise organise un évènement “off site”, le budget n’étant pas un problème, vous vous retrouvez avec vos collègues sur un trek aux fins fonds du Cambodge. Forêt tropicale oblige, vous croisez quelques bêtes, dont un serpent qui vous bloque soudainement le passage. Votre instinct vous fera probablement courir dans la direction opposée et c’est bien tant mieux ! Votre cerveau a pris un raccourci (serpent + territoire inconnu = DANGER) afin de vous faire réagir et possiblement éviter une morsure qui aurait pu être fatale !
Heureusement, les serpents venimeux se font plutôt rares dans nos espaces corporatifs. Les situations de prise de décisions sont en revanche beaucoup plus courantes pour vous les managers. Selon la littérature scientifique, il existerait plus de 175 biais différents. Voici donc le top 3 des biais qui pourraient nuire à votre bon jugement au travail :
1. Biais de confirmation au travail :
Il s’agit de la tendance à ne considérer que les informations qui confirment nos propres croyances préexistantes, même en présence d’évidences contradictoires. Vous devez sélectionner un nouveau système de gestion RH par exemple. Après avoir rencontré plusieurs fournisseurs vous penchez vers celui qui vous a semblé le mieux. Vous décidez que Google saura vous aider à prendre votre décision finale. Vous trouvez quelques témoignages de clients satisfaits et cela suffit pour vous convaincre de signer avec ce fournisseur. Méfiez-vous ! Essayez de trouver les points positifs et négatifs de chacune des options qui vous sont offertes avant de prendre une décision.
2. L’effet de primauté ou de récence :
Vous devez recruter un gestionnaire de projet pour votre équipe, vos RHs vous ont envoyé 3 candidats en entretien et vous demande votre feedback sur chacun d’entre eux. Vous vous souvenez très bien du premier candidat que vous avez rencontré et bien sûr du dernier puisque vous venez à peine de le raccompagner à l’accueil. En revanche, le deuxième ne semble pas vous avoir impressionné car vous semblez incapable de formuler un feedback constructif à son égard. Scénario classique de l’impact des effets de primauté et de récence, principes selon lesquels les éléments au début d’une séquence (primauté) et ceux qui complètent cette même série sont plus facilement accessibles dans notre mémoire. Alors afin de n’oubliez personne, prenez des notes chers managers ! Il serait dommage de laisser passer la perle rare rien que parce qu’elle ne vous ait pas été présentée en premier !
3. L’effet de halo :
Poursuivons avec notre exemple de recrutement. En discutant avec votre candidate, celle-ci vous confie qu’elle pratique le kayak de mer de façon très régulière et qu’elle a récemment terminé au premier rang d’une prestigieuse compétition. Vous-même un adepte de sport nautique, vous jugez cette information de façon très positive et bien qu’elle ne représente en rien un avantage pour le poste à combler, le manque d’expérience de la candidate vous semble maintenant un simple détail. Vous vous dites qu’une personne qui sait gérer les imprévus à bord d’un kayak, saura apprendre une nouvelle méthode de gestion du changement sans aucun problème ! Détrompez-vous ! Les prouesses nautiques de votre candidate ne sont probablement pas corrélées à sa future performance au sein de votre équipe. Cette tendance de faire abstraction des faiblesses d’une personne après avoir remarqué une qualité qui nous semble particulièrement importante constitue en fait l’effet de halo. Ne présumez donc pas des compétences de quelqu’un en fonction d’une généralisation erronée !
En conclusion, il est important de mentionner que plusieurs autres biais cognitifs pourraient influencer votre bon jugement lors d’une prise de décision. Pour cette raison, il est primordial de savoir comment déjouer ces pièges que vous tend votre cerveau.
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Article partenaire rédigé par Liça Gilbert : Psychologue, Experte RH, spécialisée sur le secteur de l’IT.
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